Les futurs passeports britanniques made in France : une humiliation nationale.
Les citoyens britanniques vont retrouver les passeports bleus qui furent émis au Royaume-Uni entre 1920 et 1988 mais, petite nouveauté, ces documents seront fabriqués en France. La presse britannique enrage et parle d’humilité nationale et hurle au scandale.
Sacrebleu ou cocorico ?
Le Home Office (l’équivalent du ministère de l’Intérieur) fait profil bas ! Le quotidien The Sun l’a épinglé pour avoir décidé de confier la fabrication des futurs passeports de la Grande-Bretagne post-brexit à l’entreprise Gemalto. Effectivement, les passeports de couleur Bordeaux (en service depuis 1988 en Grande-Bretagne) vont être remplacés par de nouveaux documents d’identités de couleur bleue.
Un marché pas très commun
Joli pactole de 490 millions de $, soit 562 millions d’euros pour la société Gemalto, dont le siège social est aux Pays-Bas mais qui est une filiale de Thales.
Ces documents sont actuellement fabriqués par la société De La Rue dans le nord de l’Angleterre. « Je vais devoir aller voir ces employés, les regarder droit dans les yeux et essayer de leur expliquer pourquoi le gouvernement britannique pense qu’acheter des passeports français et non des passeports britanniques est une décision raisonnable », a expliqué Martin Sutherland, patron de De La Rue dont le titre boursier était en baisse de 13 % mercredi. De la Rue (600 employés) fabrique 15 millions de passeports par an et est actif depuis 1915. Autant dire que Sutherland ne goûte guère la joke.
Le ministère britannique de l’Intérieur a indiqué que son appel d’offres garantissait un produit alliant un haut degré de qualité et de sécurité et un coût avantageux. « Il n’existe pas d’obligation de fabriquer les passeports au Royaume-Uni », a déclaré une porte-parole du ministère. « Un certain nombre de passeports vierges sont actuellement fabriqués à l’étranger et il n’y a aucune raison de sécurité ou logistique pour que cela ne soit plus le cas », a-t-elle ajouté.
Matthew Hancock, le secrétaire d’État à la Culture, assure que la décision n’est pas finale.